La gemmothérapie, comment la choisir et pourquoi ?
- Nadia ROUILLER-MONAY
- 21 févr.
- 5 min de lecture
Forme galénique de la phytothérapie, la gemmothérapie rencontre actuellement de plus en plus de succès dans les soins phytothérapeutiques de bases ou en accompagnement de certains traitements allopathiques, au même titre que la spagyrie ou encore les teinture-mères.
L'utilisation de gemmothérapie offre des perspectives de soins intéressantes dans le sens où elle reprend la notion de phytosociologie. Cette étude permet de décrire les associations des plantes entre elles dans la nature ainsi que leur contexte environnemental de croissance.
Alliée à la théorie des signatures de Paracelse, la gemmothérapie offre une thérapie holistique puissante, permettant de traiter les liens entre les émotions et les pathologies.
Pour que cela fonctionne, il est nécessaire que le thérapeute qui recommande cette forme de traitement possède une vision globale de son patient.
Humidité, sécheresse, plante d'ombre ou de lumière, plante solaire ou lunaire voir même solitaire ou communautaire, toutes ces notions sont à prendre en considération ainsi que la forme, la taille et l'aspect, que ce soit dans le traitement de pathologies physiques ou psychiques.
Ces notions sont essentielles car certaines plantes peuvent contenir certains principes actifs identiques et, leur environnement ne l'est pas forcément. C'est ce qui rend le sujet intéressant dans le choix des traitements proposés.
Emotions, psyché et états physiques pathologiques, la gemmothérapie dispose de grandes capacités de soins grâce à ses possibilités d'actions. Aujourd'hui, elle occupe une place majeure dans les rayons des pharmacies spécialisées et les drogueries. Elle pourrait également prendre place dans votre pharmacie familiale prochainement, je l'espère.
Un peu d'histoire.
Grand instigateur de la phyto-embryothérapie qui deviendra de nos jours la gemmothérapie, le Dr Pol Henry fût le premier à développer par ses recherches, l'hypothèse que le groupement des cellules végétales du bourgeon contient toute l'énergie nécessaire au développement de l'arbre.
Par procédé de macération de jeunes pousses et de bourgeons, il trouva le moyen d'extraire toute cette puissance cellulaire énergétique et biochimique, sous forme de macérât-glycériné que l'on nomme aujourd'hui Gemmothérapie.
Ce n'est que dès 1970 que l'on retrouve les premiers ouvrages des fondements de sa méthode et ses résultats cliniques. En poussant nos recherches, on s'aperçoit que la gemmothérapie faisait déjà parti des recherches empiriques du Moyen-Âge.
Malheureusement, faute de technique de stabilisation fixant les principes actifs des bourgeons, ces recherches philosophiques alchimistes disparurent rapidement.
On y retrouvera du reste, les écrits d'Hildegarde de Bingen (1098-1179) et la recette encore utilisée de nos jours, réalisée par l'Abbé Pierre Bailly de Montaran (1684-1775), de "l'élixir de vie" confectionné à partir de bourgeons de cassis.
Les bourgeons furent ainsi utilisés, pendant ces différentes périodes à des fins thérapeutiques diverses, comme dans la confection de tisanes et de sirop pectoraux.
De nos jours.
Aujourd'hui, on retrouve divers écrits et traités de la gemmothérapie ou la phyto-embryothérapie. Ces ouvrages vous permettront de développer vos connaissances sur l'utilisation de la gemmothérapie.
En complétant vos recherches par les ouvrages de Paracelse et de ses "disciples" comme "les plantes magiques" de Paul Sédir, on peut ajouter une vision plus énergétique des liens entre les plantes elles-mêmes.
Prenons un exemple de cette approche dans le cas de certaines pathologies cutanées.
La pigmentation de la peau est composée de mélanine, d'hémoglobine et de caroténoïdes.
Dans le cas du Platane (Platanus orientalis), il aime les bord des cours d'eau, vit facilement aux côtés des saules, ormes et peupliers. Son écorce est en constante régénération, évolution.
C'est un arbre élevé, dont l'épiderme se détache par plaque. Comme un serpent qui mue, son tronc change de peau tous les ans.
Il ouvre ainsi la porte à un renouveau, en apportant protection sur son corps de faible densité. On peut ainsi lier sa grandeur à la protection, l'élévation et l'évolution de l'esprit par la mue de son écorce.
Le Platane peut être conseillé en complément d'autres traitements, dans le cas de la dépigmentation cutanée Vitiligo. Rappelons que cette pathologie est notamment liée à un dysfonctionnement du système immunitaire. Dans ce contexte, il est également intéressant par ses actions protectrices intestinales, nos intestins étant en lien directe avec notre système immunitaire.
Mais attention, dans certains ouvrages et pays, il est considéré comme toxique et n'est pas disponible à la vente. Il est important de consulter un thérapeute pour son usage thérapeutique.
Le Saule blanc (Salix alba) a une action sur la production de globule rouge. Les globules rouges sont composés d'hémoglobine responsable de leur couleur.
Ses vibrations énergétiques permettent de sortir du désespoir pour celui qui souffre et ne voit plus la lumière devant lui face aux difficultés.
L'Orme (Ulmus campestris) a pour lui une action particulière sur la peau pour le traitement des eczéma, zona (responsable de la varicelle et de l'herpès) ainsi que d'autres infections cutanées.
L'Orme est décrit par le Dr Bach comme étant le remède du lâcher-prise, aidant à se détacher de ce qui empêche d'avancer.
Et le Peuplier noir (Populus nigra), quant à lui affectionne le soleil et la lumière. On sait que le soleil stimule la production de mélanine, comme la photosynthèse pour la plante. Ses feuilles vertes jusqu'à l'automne virent au jaune à rougeâtre grâce à ses flavonoïdes et Caroténoïdes.
Il est par ailleurs intéressant de relever que sa résine servait à préparer l'onguent "populeum" qui fût utilisé dans les soins des brûlures, inflammations cutanées, crevasses et hémorroïdes.
Au niveau mental, il apporte à l'homme souplesse et adaptation.
Dans cette exemple, il n'est pas là question d'assembler ces trois arbres ensembles. Mais nous pouvons décrire les liens phytosociologiques entre les plantes, leurs environnements et leur physiologie. C'est ce qui défini l'importance de prêter attention à ces éléments dans les choix thérapeutiques de nos recommandations.
Il est important de se rappeler que les arbres sont en évolution constante et que certaines souches, liées aux régions, nous rappelle que l'évaluation phytosociologique pour comprendre les principes actifs de nos plantes est essentielle.
Les soins phytothérapeutiques sont plus appropriés lorsqu'ils utilisent les plantes de la région où l'on vit. Le lien énergétique lié à l'environnement humains-végétaux est aussi à prendre en considération.
Les énergies végétales et humaines, sont intimement liées.
En prêtant attention à ces éléments lorsque l'on fabrique un macérât-mère de façon artisanal en auto-cueillette, ou que l'on recommande un soin de gemmothérapie ou même une spagyrie à nos patients, il faut prendre en considération la puissance de la nature pour pouvoir comprendre l'énergie dont l'humain a besoin.
Ainsi, il est temps de vous souhaiter de belles observations en nature, en famille, avec vos proches, vos amis et surtout vos enfants. En espérant que cet article vous aura guidé vers une approche énergétique de la gemmothérapie selon vos besoins.
Les spagyries, teintures-mères, gemmothérapie et hydrolats disposent de posologies spécifiques. Ces formes galéniques s'utilisent sur conseils appropriés d'un phytothérapeute, après une anamnèse et évaluation de vos antécédents médicaux. Assurez-vous de connaître les contre-indications en auto-médication et d'informer votre thérapeute ou droguiste si vous souffrez d'une pathologie ou si vous êtes sous traitement.
Les informations rédigées dans cet article sont indicatives et ne peuvent être interprétées à des fins thérapeutiques sans l'avis d'un spécialiste en phytothérapie et d'une anamnèse adéquate.
Références :
"La phytembryothérapie - l'embryon de la gemmothérapie" Dr Frank Ledoux, Gérard Gueniot
"La gemmothérapie - médecine des bourgeons" Philippe Adrianne