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"Comment ça va ?" ou plutôt, "Comment va votre intestin ?"...

  • Photo du rédacteur: Nadia ROUILLER-MONAY
    Nadia ROUILLER-MONAY
  • 24 févr.
  • 5 min de lecture

Étanchéité intestinale, perméabilité intestinale, dysbiose, microbiote : ce sont des termes que l’on entend bien plus fréquemment de nos jours. Et pour cause, plusieurs études révèlent aujourd’hui l’influence que notre flore intestinale, ou plutôt notre microbiote, exerce sur notre état de santé physique mais aussi psychique. Car oui, ne devrions-nous pas nous demander « Comment ça va ? » en référence à notre santé intestinale ? Et pourtant, cette question était posée il n’y a pas si longtemps lors de l’anamnèse en consultation médicale, faisant référence à la fréquence de nos rendez-vous avec les petits coins, ainsi qu'à la façon dont notre corps coopère lors de cette rencontre.

 

Alors vous, comment ça va ?

 

Afin de vous aider à répondre à cette question, entrons dans notre « lumière digestive » pour un voyage vers la compréhension physiologique de ce fonctionnement, pour lequel on ne cessera, je l’espère, de rechercher les meilleures alternatives de soins et de prévention. Il semble en effet exister des connexions essentielles entre nos états physiologiques et psychologiques, ainsi qu'entre le « soi » et le « non-soi », c’est pourquoi il est primordial que les scientifiques, thérapeutes et autres spécialistes persévèrent dans leurs recherches et approches.




"Comment ça va ?"
"Comment ça va ?"


Mon intestin, ce moteur si puissant mais si fragile.

 

Notre écosystème intestinal est composé de plusieurs éléments, dont notre muqueuse, ainsi que des cellules spécifiques qui s’y ajoutent, comme des neurones et des neurotransmetteurs, interagissant pour certains par le biais de cellules et autres neurotransmetteurs endocriniens. N’oublions pas évidemment les cellules immunocompétentes, dont nos intestins sont le réservoir principal à près de 80 %, selon les études actuelles. Levures, champignons et autres bactéries font également partie de notre microbiote, et nous avons tendance à l’oublier. A cela s’ajoutent les hormones comme la sérotonine, ayant une action sur la régulation de notre cycle veille/sommeil et notre humeur. Hé oui, il n’y a pas que notre système immunitaire là-dedans.

 

Toute cette magie mécanique fonctionne harmonieusement au service de nos réponses physiologiques et psychiques grâce à nos « bonnes bactéries » intestinales. Quoique « harmonieusement », oui et non, car nous avons comme tâche principale d’entretenir ce moteur complexe mais capricieux si l’on se refuse d’y prêter attention.

 

Ainsi, lorsque nous prenons soin de ce moteur, l’harmonie règne sous le signe de l’absence inflammatoire, donnant à notre muqueuse intestinale toutes ses compétences physiologiques grâce à ce que l’on appelle « la barrière intestinale ». Les fonctions d’assimilation et de défense sont ainsi assurées, sans entrer dans les détails très scientifiques du fonctionnement physio-biologique de cet organe merveilleux du système digestif.


 

Et la dysbiose intestinale dans tout cela, c’est quoi ?

 

Essayons de décrire cet état le plus simplement possible.


Dans le cas d’une dysbiose intestinale, en lien avec différents facteurs, des inflammations sourdes puis perceptibles physiquement et/ou psychiquement apparaissent. Elles sont généralement les conséquences d’agressions récurrentes diverses (émotions, mauvaises habitudes alimentaires, traitements médicamenteux divers, pollution, chirurgies, accouchement par césarienne ou sous traitement antibiotiques, etc...).


Ces agressions diverses causent la dégradation progressive de notre mucus. Les fonctions des jonctions intestinales, qui jouent un rôle de « garde-fou », se trouvent alors limitées, facilitant le passage d’éléments indésirables et même toxiques, en passant par la circulation sanguine ou encore lymphatique.

 


Et si la prolifération des toxines et bactéries indésirables autour de nos neurones ressemblait à cela ?             Cela vous tente ?
Et si la prolifération des toxines et bactéries indésirables autour de nos neurones ressemblait à cela ? Cela vous tente ?

 


Inflammations physiologiques, troubles psychologiques et cognitifs : un cercle vicieux

 

De nos jours, plusieurs articles et revues scientifiques citent en référence les recherches en cours sur le lien entre le microbiote intestinal et le fonctionnement du système nerveux central (SNC).

 

Ainsi, l’état de notre microbiote participe à la digestion, à l’assimilation et à la distribution des nutriments essentiels, ainsi qu'à l’élimination des substances inutiles. En cas de dysbiose, ces fonctions sont altérées. Une perméabilité intestinale accrue permet alors l’absorption d’endotoxines, telles que les lipopolysaccharides (LPS) entre autres. Ces composés inflammatoires sont susceptibles d’altérer le fonctionnement de la région limbique, agissant sur l’activité amygdalienne, contribuant ainsi aux inflammations chroniques du SNC.

 

Dans cette dynamique, si l’on ajoute un stress physique et/ou psychologique, les effets du LPS ou des autres bactéries inflammatoires sont potentialisés. Il en résulte un phénomène inflammatoire cyclique affectant le microbiote, le SNC et le système endocrinien.

 

 

Alors, que faire ?

 

Plutôt que d'envahir votre esprit d’informations scientifiques et anatomiques, je préfère vous pousser à la réflexion : demandez-vous « Comment JE vais ? ».

 

Observez vos émotions, votre alimentation, vos traitements passés ou actuels et votre gestion du stress. Cela vous donnera déjà quelques indications.

 

Vous pourrez ainsi prévenir la dégradation progressive de votre microbiote en adaptant votre mode de vie et vos habitudes alimentaires, tout en régulant progressivement vos réactions face au stress grâce à la méditation et autres pratiques de gestion des émotions.


Parfois un temps de pause en reconnexion avec la nature peut soutenir tous nos efforts.

 

 

La connexion énergétique homme/nature/lumière est importante dans les troubles dépressifs. Ils permettent de réduire les états d'anxiété qui alimentent les cycles inflammatoires.
La connexion énergétique homme/nature/lumière est importante dans les troubles dépressifs. Ils permettent de réduire les états d'anxiété qui alimentent les cycles inflammatoires.

 

Attention aux régimes en autodidacte.

 

De nombreux ouvrages et articles prônent des régimes « idéaux », mais il est essentiel de prendre en considération ses propres besoins.


Un régime efficace pour une personne ne l’est pas forcément pour une autre. Ainsi le régime "cétogène" de votre voisine ou encore "méditerranéen" de votre frère ne seront peut être pas adaptés à vos besoins.


Les nutritionnistes et diététiciens constatent souvent des troubles alimentaires chez des patients, voir même des enfants dont les parents ont suivi des conseils nutritionnels mal adaptés. Si la réflexion personnelle est importante, un accompagnement professionnel reste précieux pour une approche préventive efficace et personnalisée.

 

Pour ma part, je pense que prendre soin de notre microbiote, c'est s'engager pour notre santé future et explorer un bien-être durable grâce à la prévention.


Et vous, qu’en pensez-vous ?




Les traitements phytothérapeutiques et régimes alimentaires se suivent sur conseils appropriés d'un thérapeute, après une anamnèse précise et une évaluation de vos antécédents médicaux. Les conseils en10 minutes ne peuvent être interprétées au même titre qu'une anamnèse approfondie en consultation.


Assurez-vous de connaître les contre-indications lors d'auto-médication et d'informer votre thérapeute ou droguiste si vous souffrez d'une pathologie ou encore si vous êtes sous traitement. 


Les informations rédigées dans cet article sont indicatives et ne peuvent être interprétées à des fins thérapeutiques.



Références bibliographiques :


FOND, Guillaume., CHEVALIER, Grégoire. Explorer le rôle du microbiote intestinal dans le déclenchement et le maintien des troubles psychiatriques majeurs. L'information psychiatrique, 2016/10 Volume 92, p.815-823. DOI : 10.1684/ipe.2016.1564. https://stm.cairn.info/revue-l-information-psychiatrique-2016-10-page-815?lang=fr.


ECHINARD, Flore. Microbiote et troubles fonctionnels de l’intestin. Hegel, 2016/4 N° 4, p.436-439. DOI : 10.3917/heg.064.0436.


Christopher VASEY, "Je reconstruis ma flore intestinale", éditions Jouvence, parution du 11.04.2024


Ecole Usha Veda, formations "Phytothérapie" et "Nutrition MTE/MCO" - Julien Gillioz et Séverine Audinet








 
 
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